HISTOIRE DES ARTS MARTIAUX PHILIPPINS
FMA (Filipino martial arts)
FMA (Filipino martial arts)
Les Arts Martiaux Philippins se distinguent par une riche diversité d’influences, résultant des migrations humaines et des échanges commerciaux qui ont façonné les Philippines. Les nombreuses tribus présentes sur les îles ont développé leurs propres systèmes de combat de manière indépendante.
Au 9ème siècle, le commerce avec la Malaisie et la Chine s'intensifie, introduisant des arts martiaux comme le Silat malais et le Kuntao chinois, qui enrichissent les techniques de combat des Autochtones.
Au 13ème siècle, l'empire Majapahit, qui englobe l'Indonésie, la Malaisie, le sud de la Thaïlande, le Cambodge et les Philippines, voit l'émergence d'influences supplémentaires sur les systèmes de combat locaux.
La colonisation des îles Maharlikas par les Espagnols débute en 1543 avec Magellan, qui donne son nom aux Philippines en hommage au roi Philippe II d’Espagne. Les Espagnols rencontrent une forte résistance de la part des guerriers locaux, ce qui les pousse à utiliser leurs armes à feu pour établir leur contrôle.
Ce n'est qu'en 1570 que les îles sont sécurisées. Les combattants philippins adaptent leurs techniques face aux Européens, intégrant des éléments d’escrime occidentale. Cela explique pourquoi de nombreux termes techniques en kali-eskrima-arnis sont en espagnol.
Lorsque la domination espagnole s’installe, les conquérants tentent d'interdire l'enseignement des arts martiaux. En 1764, un décret interdit le port d’armes blanches pour mettre fin aux attaques contre les soldats espagnols. Les arts martiaux tombent alors dans la clandestinité.
Cependant, l'art du combat refait surface sous forme de danses rituelles comme le « Sinulog » ou « Karenza ». Au cours des trois siècles d'occupation espagnole, de nombreuses batailles opposent colons et Autochtones. Les systèmes de combat philippins évoluent ainsi en intégrant des techniques espagnoles et européennes, notamment celles liées à la rapière et à la dague.
On retrouve encore dans plusieurs styles des techniques d’« Espada y Daga », qui combinent exercices avec bâton et couteau ou armes longues et courtes, ainsi que des concepts tactiques liés aux angles d’attaque et aux déplacements.
Au début du 20ème siècle, les Américains remplacent les Espagnols et rencontrent également une forte résistance lors de guérillas dans le sud des Philippines. Dans les années 1920, le kali connaît un regain de popularité avec l'organisation de nombreux tournois à Manille.
Certains jeunes combattants deviennent plus tard des maîtres influents dans le développement du kali-eskrima. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Philippins aident les Américains à combattre les Japonais grâce à leurs techniques de combat rapproché.
En 1946, les Philippines obtiennent leur indépendance et beaucoup émigrent vers les États-Unis. Les arts martiaux perdent alors en importance, pratiqués seulement dans certaines familles de manière confidentielle.
Cependant, aux Philippines même, les arts martiaux traditionnels commencent à se structurer. En 1954, l’Arnis est intégré dans les lycées de Manille. En 1957, Placido Yambao publie le premier livre sur l'Arnis.
En 1964, lors d'un tournoi de karaté à Long Beach, le maître Ben Largusa fait une démonstration de son art aux côtés de Bruce Lee. Cela inspire Dan Inosanto à explorer les arts martiaux philippins après ses entraînements avec Lee et plusieurs maîtres philippins en Californie. Ainsi, les arts martiaux philippins commencent à émerger aux États-Unis.
En 1972, le gouvernement philippin inclut ces arts dans le « Palarong Pambansa », intégrant leur enseignement dans le programme éducatif pour lycéens et étudiants universitaires. La connaissance des arts martiaux philippins devient essentielle parmi les forces militaires et policières.